
À l’initiative de la Ministre en charge de la Nature, Anne-Catherine Dalcq, le Gouvernement de Wallonie lance la mise en œuvre du règlement européen 2024/1991 relatif à la restauration de la nature. Ce règlement impose aux États membres de restaurer progressivement les habitats pour permettre le maintien de toutes les espèces en état de conservation favorable à l’horizon 2050. La Région s’inscrit pleinement dans cette dynamique, avec une organisation de travail structurée et un calendrier resserré.
Adopté en 2024 par le Parlement européen et le Conseil, le règlement fixe des objectifs clairs : restaurer 20 % des terres et des mers de l’Union d’ici 2030, améliorer durablement la biodiversité dans les milieux forestiers, urbains, agricoles et aquatiques, enrayer le déclin des pollinisateurs, remettre en eau les tourbières drainées.
Un engagement politique fort en Wallonie
Le Gouvernement wallon a validé, le 6 juin dernier, une note d’orientation qui place la mise en œuvre du règlement au cœur des politiques régionales en faveur de la nature. Dans ce cadre, un dispositif de gouvernance a été mis en place afin d’assurer la préparation de la contribution wallonne au Plan National de Restauration et, à terme, sa mise en œuvre effective.
Une gouvernance transversale et ciblée
Le dispositif repose sur trois niveaux complémentaires : une cellule opérationnelle centrale, un comité de pilotage stratégique et six comités thématiques correspondant aux écosystèmes concernés (forêts, milieux agricoles, milieux urbains, cours d’eau, pollinisateurs, habitats et espèces). Chaque comité réunit les expertises nécessaires au sein du Service public de Wallonie et, le cas échéant, des partenaires extérieurs tels que les communes, les gestionnaires de cours d’eau, …
Cette organisation permet de coordonner efficacement les travaux à l’échelle régionale et d’assurer l’articulation avec les contributions des autres niveaux de pouvoir belges, dans le cadre du Plan national.
Information et concertation des parties prenantes
Une première réunion d’information s’est tenue en juin pour présenter aux acteurs concernés le contenu du règlement, les délais à respecter et l’organisation retenue. Dès septembre, les parties prenantes (communes, secteurs agricoles et forestiers, gestionnaires de milieux naturels, opérateurs institutionnels) seront progressivement associées aux travaux des comités thématiques.
Un calendrier resserré et des objectifs contraignants
Le Plan devra établir les surfaces à restaurer, décrire les mesures prévues, les localiser, les chiffrer et organiser leur suivi. Il fera l’objet d’une enquête publique et devra être accompagné d’un rapport des incidences sur l’environnement. Plusieurs adaptations du cadre réglementaire wallon sont attendues pour permettre sa mise en œuvre.
La Wallonie s’appuie sur son expérience passée : la désignation du réseau Natura 2000, qui couvre 13 % du territoire, a mobilisé d’importants moyens humains, scientifiques et financiers. Le règlement européen sur la restauration de la nature, par son ampleur et ses exigences, engage cette fois l’ensemble du territoire wallon. La Wallonie s’appuiera sur son administration, en collaboration avec le milieu associatif et les réseaux de bénévoles déjà actifs dans le monitoring et la restauration de la nature.
Un tournant majeur pour les écosystèmes wallons
Milieux forestiers, urbains, agricoles, zones urbaines, vallées alluviales, … : tous les types de milieux sont concernés. L’ambition est claire : restaurer, prévenir les dégradations, améliorer durablement l’état des écosystèmes et en assurer le suivi dans la durée. Le processus engagé constitue une étape structurante pour la politique wallonne de la nature. Il marque le point de départ d’un chantier d’envergure, stratégique, à long terme, pour la restauration de notre nature.